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Sortie Pédagogique des 6emes 1 et 4 en DOMBES

Observation d’une pêche d’étang

mercredi 13 janvier 2016

Dans le cadre du programme de S.V.T. ( Sciences de la vie et de la Terre) les classes de 6ème 1 et de 6ème 4 ont été en sortie pédagogique le 10 mars 2015 à l’étang de VERNANGE dans la DOMBES.

Accompagnatrice scolaire : Justine TARDY

Professeur d’histoire géographie : Monsieur Michel FRAIOLI

Professeurs de biologie : Monsieur Sébastien NICOLLE et Monsieur Pierre-Yves RABA

Guides : Jean Paul et Michèle Mas

Partie du programme concernée :

"DES PRATIQUES AU SERVICE DE L’ALIMENTATION HUMAINE"

Le thème choisi : "La pêche d’étang"

Le lieu d’observation : " L’étang de VERNANGE au nord de Saint André de CORCY dans La DOMBES", non loin de la fameuse pierre de Rancé.

Les différentes notions abordées se déclinent en 6 parties résumées ci-dessous.

Elles ont permis un travail interdisciplinaire incluant des notions d’histoire, de biologie animale et végétale et de géologie.

Histoire géologique :

Elle permet de comprendre pourquoi la région est aujourd’hui couverte d’étangs.

La Dombes est une région descendant en pente douce vers le Nord-Ouest : la Bresse.

La Dombes est recouverte d’une épaisse couche de limon argileux imperméable déposée lors des glaciations alpines du quaternaire (durant le dernier million d’années).

On peut se rendre compte de l’extension des glaciers alpins durant cette période sur cette représentation


Il est intéressant de noter les courbes de niveau indiquant l’épaisseur de la glace :

plus de 1.000 m au niveau de Chambéry et 1200 m au niveau d’Annecy.

Une vidéo permet de visualiser l’histoire du glacier du Rhône pendant la dernière glaciation >https://www.youtube.com/watch?v=BKRAMYVThh0].

En se retirant, le glacier a dû offrir un spectacle qui s’apparente à cette photographie .



Les sédiments laissés sur place par la fonte des glaciers sont de taille très variable : outre la couverture argileuse, des roches célèbres :

le Gros Caillou de la Croix-Rousse

http://www.la-croixrousse.com/gros-caillou.html

et la Pierre de Rancé (voir sa localisation sur la carte 1)

http://www.dombes-saone.fr/pierre-brune-de-rance

Vue depuis l’est de Lyon vers le Mont Blanc en 2006

Vue depuis le même endroit, il y 20 millions d’années.


Après le retrait des glaciers se sont formés des marais infestés de moustiques.

Histoire humaine :

La création d’étangs s’est organisée au Moyen-Age : dès le XIIIe siècle, les moines et les châtelains les ont aménagés.

A l’aide de pelles et de corbeilles en osier ils ont déplacé l’argile pour creuser des étangs et édifier des digues.

Pour économiser l’eau et permettre une pisciculture importante, les étangs ont été construits en chaînes.

Mais jusqu’au XIXe siècle, la région souffrait de paludisme.

Voir résumé Paludisme dans le Portfolio

Par rapport à d’autres provinces qui, dès la naissance du Royaume franc, firent d’emblée partie de la France, la Dombes connut une situation particulière.

Comme conséquence du traité de Verdun en 843, qui divise l’empire de Charlemagne elle se situe en Lotharingie, à l’est de la Saône, rivière qui sera longtemps la frontière entre le royaume de France et le Saint Empire romain germanique. Cette situation aux confins ouest de l’empire et donc loin d’Aix-la-Chapelle, sa capitale, sera à l’origine de conflits incessants.

Vassaux du comté, puis du duché de Savoie, lui-même "vicaire" de l’empereur germanique, ses petits seigneurs n’eurent de cesse de tenter d’accroître leurs possessions, en guerroyant ou en s’unissant par des alliances matrimoniales.

C’est la période des « roitelets ».

Au cours de ces siècles, nombreuses ont été les guerres et leurs pillages.
En ces temps d’insécurité, l’élevage et la culture s’avéraient plus aléatoires, l’étang étant plus difficile à piller.

En 1400, se constitue une Souveraineté, la Principauté de Dombes, qui restera indépendante jusqu’à la veille de la Révolution.
La Principauté battait monnaie, possédait son Parlement, publiait le Journal de Trévoux.
En 1601 ; le traité de Lyon rattache la Bresse et le Bugey, possessions de la Savoie, au royaume de France.

Le 17e siècle fût l’age d’or pour les étangs : ils couvraient 20.000 hectares alors qu’aujourd’hui 12.000.

Fonctionnement de l’étang :

C’est l’eau de pluie qui remplit l’étang.

Pour pêcher le poisson, on vide l’eau de l’étang dans l’étang suivant. Il faut donc se mettre d’accord entre propriétaires.

L’étang de pose : Il a une faible surface et une faible profondeur (entre 50 cm et 1m50). On y place 3 carpes femelles (12kg en moyenne) et 5 mâles ( chaque femelle pond 100.000 oeuf/kg) à l’hectare.

A l’automne, l’étang sera vidé. Femelles et mâles seront remis à l’eau et les alevins seront mis dans un autre étang (étang d’empoissonnage)

L’étang d’empoissonnage : De surface plus importante. On y met les alevins d’un an (20 à 50g =feuilles)

_

Ils seront pêchés à l’hiver suivant, ils feront alors entre 150 et 300g (= panots). Ils seront déversés dans un 3e étang : l’étang de pêche réglée.

L’étang de pêche réglée : Etang de grande surface (plus de 5 hectares) où seront produit la carpe marchande de 1,5 à 2,2 kg et autres poissons. On y déverse 150 à 180 panots (carpes de 2 ans) à l’hectare.

Il faut donc 3 étés et 3 étangs différents pour produire des carpes vendables ( 1,5 à 2,2 kg )

_
La 4e année on met l’étang en assec : on cultive des céréales.

Cette opération permet d’éliminer les parasites et d’oxyder la vase.

Elle permet également, à l’automne, de remodeler le bief et la pêcherie et de nettoyer le fond de l’étang qui est alors prêt à être à nouveau empoissonné.

N.B. : Lac ou étang ? Contrairement aux idées reçues, la différence n’est pas une question de taille. Un étang est un plan d’eau fermé tandis que le lac est relié à un cours d’eau. Ils ont tous deux une eau stagnante.

Le plus grand lac du monde est la mer Caspienne, en Asie (371 000 km²) et le plus profond est le lac Baïkal, en Sibérie (1637 mètres).

La pisciculture :

Les lacs sont vidés puis pêchés d’octobre à mars.

Le thou permet de vider un étang dans le suivant.

A mesure que le niveau d’eau baisse, les poissons se regroupent dans le bief, puis la pêcherie.

Lorsqu’il n’y a plus beaucoup d’eau, les filets sont tirés

puis refermés.

Le poisson est récupéré par les pêcheurs à l’aide d’un arvo et mis dans des caisses

qui seront déversées sur la table (gruyère) où ils seront triés selon les espèces.

Le poissonnier place chaque espèce dans un bac particulier après la pesée sous la supervision du propriétaire de l’étang.

Les alevins sont récupérés pour empoissonner un autre étang.

Le camion vivier emporte les différentes espèces de poissons chacune dans leur bac vers un atelier de transformation où ils seront conditionnés (transformés).

Filets, goujonnette, quenelles de brochets, rillettes aux différentes saveurs....

Madame MAS nous a préparé une collation avec des tartines de rillettes de carpe.

Un étang produit 150 à 400 kg de poisson à l’hectare selon le soin qu’on y apporte.

60 à 65% sont des carpes,

15 à 20% sont des tanches,

15 à 20% sont des gardons et rotengles (blancs)

et 5% des brochets.

Le black bass a été introduit plus récemment pour la pêche sportive car c’est un vaillant combattant très apprécié.

Pour différencier ces 2 poissons qui se ressemblent beaucoup une image est nécessaire :

Un peu plus de la moitié de la récolte est destinée à la consommation, le reste au repeuplement (local ou non).

La pêche à la grenouille de la Dombes est associée à une spécialité culinaire locale.

La faune et la flore  :

Les étangs de la Dombes abritent 131 espèces d’oiseaux nicheurs.

Une planche a été réalisée à l’occasion pour représenter quelques espèces courantes :

La répartition des végétaux autour des étangs avait été abordée dans la

PARTIE 1 : CARACTERISTIQUES DE L’ENVIRONNEMENT PROCHE ET REPARTITION DES ETRES VIVANTS,

Chapitre 2 : LA REPARTITION DES ETRES VIVANTS DANS LA NATURE

Les élèves avaient ainsi appris que :

Dans la nature, les êtres vivants ne se répartissent pas au hasard.

Autour d’un étang, les végétaux se répartissent en fonction de la quantité d’eau disponible.

Leur répartition est représentée ci-dessous :

La faune considérée nuisible par les propriétaires d’étangs est composée de ragondins,

de cormorans,

de hérons,

de rats musqués

et d’écrevisses de Louisiane.

Ici les élèves ont pu constater les dégâts sur une carpe, abîmée par des coups de bec de héron.

L’écosystème simplifié de l’étang est représenté dans un document ci-dessous

.
L’habitat dombiste :

En Dombes, comme la pierre a toujours fait défaut, une autre forme de bâti s’est imposée :

Avec l’argile, ses habitants fabriquaient des briques épaisses et résistantes au gel comme aux attaques ennemies : les CARRONS.

Eglises, châteaux, tours, pigeonniers et maisons fortes dominent toujours le paysage de leur couleur rouge brique. ( Voir les photos ajoutées en avec la sortie en 2015)

Les fermes en pisé,

Les maisons à colombages

et Les bâtiments ruraux alternant carrons et galets (alluvions fluviales) sont également caractéristiques.

Les carrons étaient moulés en damant bien la terre glaise dans un moule.

La brique était ensuite séchée au soleil, souvent plusieurs mois.

Venait ensuite la cuisson. On plaçait les briques dans un four bien fermé, et on montait de plus en plus la température, pendant 8 jours pleins.

Avec la cuisson, la nuance dans les tons s’étale du rouge rosé au beige, et parfois brun, selon la quantité de Fer présente et la température atteinte.

Remerciements à Monsieur et Madame Jean Paul Mass pour leur collaboration et leur gentillesse.

Portfolio